Ma vie est foutue!

Publié le par Prithivie

Ma vie est foutue!

Chers cultivateurs/cultivatrices de votre Terre intérieure après séisme,

Qui ne s'est pas un jour dit: "ma vie est foutue, je veux mourir"???

Et bien, la question d'un psy formé à la CNV sera alors:

-"qu'est-ce-que j'ai vécu grâce à cette croyance? Quel besoin cela a nourri chez moi?"

Pour la liste des besoins en CNV (Communication Non-Violente), vous en trouverez sur le net: https://acnv.typepad.fr/blog/2006/11/liste_quelques_.html

A chacun de se poser la question ci-dessus et de s'aider éventuellement de la liste des besoins pour voir ce qui raisonne.

Mais, voici un extrait d'article intéressant qui, je l'espère, aidera ceux d'entre nous qui sombre dans ce désespoir et pense que leur vie est foutue...

Article trouvé ici: http://www.lavie.fr/bien-etre/question-de-vie/j-ai-le-sentiment-que-ma-vie-est-foutue-27-10-2014-57286_547.php

« Je n'en peux plus de ma vie : cela fait 3 ans que j'accumule erreurs, problèmes, difficultés au niveau personnel, professionnel... [...]Je ne crois pas que je vais tenir le coup ; je suis démoralisée, j'ai le sentiment que je ne m'en sortirai pas, que ma vie est foutue, que c'est plus la peine de continuer. De plus j'ai des problèmes de santé,[...], et surtout je n'ai plus du tout d'énergie.
Je vous remercie en tout cas de me donner la possibilité de vous écrire, et peut-être votre réponse m'aidera-t-elle un peu. »

La réponse de Jacques Arènes :
 

"J’aime bien la modestie de votre demande : « et peut-être votre réponse m'aidera-t-elle un peu… » Ma réponse sera humble dans la même mesure. J’admire d’abord la délicatesse de « cette possibilité de [m’]écrire » dont vous ouvrez timidement la porte. Vous entrez sur la pointe des pieds dans l’écoute que je pourrais avoir pour vous. Votre vie est pour une part effacée. Vous vous retrouvez, comme une enfant, dans une petite chambre chez votre mère. Vous ne semblez pas avoir de relation affective. Vous n’avez sans doute pas d’enfant, et votre métier n’est pas ce que vous avez choisi. Que vous reste-t-il alors ?
Que reste-t-il en fait en une existence où peu de choses sont choisies ? Une poussière de désir d’une autre vie qui se concentre en votre lettre. Et pourtant, vous écrivez… on peut se demander pourquoi ? Si vous m’écrivez, ce n’est pas parce que vous croyez que je suis un magicien, ce que je ne suis pas. Mais, vous avez le sentiment que cet univers clos doit quelque part avoir une ouverture, que tout n’est pas fermé. Je le pense aussi.

Vous évoquez seulement le présent, ce présent douloureux et exténuant. Il ne faut pas vous laisser piéger par lui. Vous ne narrez que ce présent sans épaisseur, mais vous avez aussi une histoire, probablement constituée d’ombre et de lumière, et qui n’est pas relatée. Vous avez plus de 50 ans, et un bilan surgit, comme un couperet, dans ce que vous énoncez brièvement : cette tentation de penser que votre vie est « foutue ». Le bilan est donc là, avec son côté écrasant, mais vous ne dites rien du passé. Vous avez pourtant eu un cheminement.  Il vous est possible de penser le sens de votre existence passée, d’en faire la narration, fût-elle douloureuse, fût-elle semée d’échecs ou de demi-échecs. Essayez de renouer avec ce qui fut ce cheminement. Le danger n’est pas, pour vous  de faire « simplement » un bilan négatif ; vous êtes peut-être réaliste, et il est possible que votre trajectoire d’existence soit couturée de difficultés. La vraie tentation n’est pas là. Elle est dans ce lieu sans épaisseur où vous vous laissez enfermer, dans ce diagnostic plat et sans appel qui vous emprisonne.

Même douloureuse, votre vie n’est pas sans épaisseur. Elle a sa densité, et a eu sa force, au cœur de l’épreuve. La simplicité de votre témoignage, son absence de fioritures indiquent que vous êtes une personne directe et volontaire. Il y a eu de la lutte dans votre vie. De quoi était faite cette lutte ? Pourquoi avez-vous baissé les bras ? Quels événements vous ont atteinte ? Retrouvez d’abord ce tissu de compréhension de ce qui s’est passé : cette trame de votre cheminement ne vous donnera pas nécessairement un bonheur béat, mais vous aidera à percevoir que dans la joie et les échecs, c’est bien vous qui êtes encore là, dans la singularité essentielle de votre vie. Vous n’êtes, en fait, pas vraiment dans le malheur, vous êtes dans une existence non choisie, et dans une forme de dépendance qui ne sied pas à votre âge.

Il vous faut vous réapproprier votre trajectoire d’existence, avec son malheur et ses joies. Votre vie actuelle n’est pas facile, loin s’en faut, et elle est même douloureuse, mais elle n’est pas « nulle », ni  « foutue ». Elle est « juste » douloureuse et difficile. Et cela n’invalide pas le reste de votre trajectoire. Votre chemin sur terre n’est pas barré d’inutilité à cause de votre malheur actuel. Le présent est parfois enfermement, mais il est aussi le seul espace de la décision, fût-elle millimétrique. On ne change pas de vie en claquant des doigts, et le volontarisme ne suffit pas. Vous le savez, et c’est cela qui vous attriste. Mais, la première décision sera – c’est pour cela que vous avez accepté un CDI qui ne vous convenait pas – de retrouver un appartement à vous. C’est un pas important dans la direction de vous reconnaître vous-même à nouveau dans votre dignité d’adulte. D’autres décisions pourront alors venir. Ce passage obligé par une forme de dépendance vous rend consciente, plus que d’autres, du fait que nos vies telles que nous les voulons, et les planifions, ne tiennent qu’à un fil, et nous réservent de mauvaises surprises. Ce « savoir » sur la vulnérabilité, acquis malgré vous, est authentique et réaliste, mais il vous faut lutter contre sa transformation en amertume ou en résignation. En attendant, le plus important est de ne pas rester trop seule (en dehors de votre mère). Vous laisser accompagner me semble pour vous essentiel."

Note: changer de disque quand on ressasse est essentiel: aller s'aérer, respirer, sortir, même tout seul: faire quelque chose qui nourrit la joie et la paix.

 

 

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